Publié le 29/09/2016

Gestion des espèces exotiques envahissantes

La gestion des espèces exotiques envahissantes nécessite la prise en compte des caractéristiques propres à l’espèce, mais aussi de celles du milieu colonisé et des usages qui y sont liés. Afin de prendre en compte l’ensemble des composantes nécessaires à la planification de l’intervention de gestion, il est conseillé de suivre les étapes décrites ci-dessous.

La gestion des espèces exotiques envahissantes implique souvent un nombre important d’acteurs. Les choix de gestion doivent de ce fait être pris de manière concertée et pouvoir être argumentés. N’hésitez pas à nous contacter afin de vous faire accompagner dans votre réflexion.

1- Réaliser un état initial

La réalisation d’un état des lieux avant gestion est un incontournable permettant de disposer d’informations standardisées sur la situation rencontrée. Il s’agit de rassembler des données détaillant les caractéristiques du site, ses enjeux et les impacts du développement des espèces exotiques envahissantes. Il comprend :

La description du site d’intervention : surface et description du milieu envahi, etc.
Le rassemblement d’éléments concernant l’espèce gérée : cycle biologique et modes de dispersion, etc.
l’identification des enjeux du site : environnementaux, économiques, sanitaires.

L’ensemble de ces données permet d’appuyer les choix de gestion à mettre en place et de disposer d’une base commune d’analyse et d’échange entre les acteurs.

Outils pour vous aider : fiche de relevé de caractéristiques de stations envahies par les espèces exotiques envahissantes

2- Planification de la gestion

Elle nécessite l’identification d’objectifs de gestion clairs et partagés par les différents acteurs concernés. Cette étape est indispensable pour évaluer l’efficacité des mesures mises en œuvre. Les objectifs à atteindre peuvent être variés et doivent être cohérents avec l’état initial (stade d’invasion, enjeux présents sur le site, etc.).

L’intervention :

L’intervention implique une action directe (arrachage, pêche, tirs, etc.) ou indirecte (restauration de milieux) sur l’espèce ciblée et peut avoir plusieurs objectifs : éradication locale de l’espèce (d’un étang par exemple), maintien des usages, restauration d’habitats, etc.

Choix de la technique d’intervention : il dépend des objectifs de gestion identifiés, ainsi que des données rassemblées dans l’état initial et du budget mobilisable. Chaque contexte d’intervention étant différent, aucune technique d’intervention ne peut être préconisée comme une recette infaillible.

Précautions de gestion : selon la technique d’intervention retenue et l’espèce ciblée, des précautions de gestion devront être prévues afin d’éviter que la gestion favorise la propagation de celle-ci ou pour protéger les gestionnaires (protection de la peau par exemple en cas de gestion de la Berce du Caucase). La question du devenir des déchets issus de la gestion est à étudier avant la mise en œuvre du chantier. En cas de stockage temporaire des déchets avant leur évacuation du site, des précautions seront à prévoir afin d’éviter la dispersion d’éventuelles boutures.

La surveillance :

Il s’agit d’assurer un suivi de l’évolution du site par l’acquisition de données sur la dynamique de l’espèce, la recherche de l’espèce sur des sites proches, etc. Selon ce suivi mis en place et si une dynamique de colonisation importante est notée, il sera alors possible de prévoir une intervention avant que l’espèce ne soit trop abondante et installée, afin d’assurer une meilleure efficacité de gestion et d’en limiter le coût financier.

Outils pour vous aider : manuel de gestion des plantes exotiques envahissant les milieux aquatiques et les berges du bassin Loire-Bretagne

3- Suivi post-intervention :

La mise en place d’un suivi après l’intervention de gestion est un aspect souvent négligé dans la gestion des espèces exotiques envahissantes. Ce suivi est cependant très important, car il permet d’intervenir ponctuellement en cas de repousse de végétaux suite au chantier et de vérifier que les objectifs de gestion soient atteints et que l’intervention a été efficace.

Les modalités du suivi post-intervention et ses protocoles sont à prévoir dès la conception de la gestion. Le groupe de travail de bassin a conçu une fiche de suivi de chantier, accessible sur le Centre de Ressources Loire-Nature qui a été déclinée par certaines coordinations territoriales.

Outils pour vous aider : manuel de gestion des plantes exotiques envahissant les milieux aquatiques et les berges du bassin Loire-Bretagne

4- Valorisation des actions de gestion :

Le retour d’expérience sur les actions de gestion réalisées est une demande très forte des gestionnaires d’espèces exotiques envahissantes. Pour cela, la rédaction de fiches présentant l’expérience de gestion est très utile, afin de valoriser les protocoles qui se sont révélés efficaces pour une situation donnée. Garder une trace écrite des différents éléments concernant la gestion (état des lieux, protocoles d’intervention/surveillance et de suivi) permet d’avoir un suivi dans le temps du site géré.

Outils pour vous aider :

- Fiche de suivi de chantier d’espèce invasive, accessible en pdf ou au format xls 
- Fiches « expériences de gestion » en ligne